Ce matin, derniers moments de navigation sur le majestueux fleuve San Juan. Changement de bateau à San Carlos avant de pénétrer l’immense lac Nicaragua. Deuxième plus grand lac naturel d’Amérique latine après le Titicaca, sa gigantesque taille l’apparente à une mer intérieure (150 km de long pour 55 km de large à son maximum). On navigue en direction de l’archipel Solentiname tandis que dans le lointain se devine les reliefs boisés de la Cordillère de Guanacaste au Costa Rica. Cet archipel comporte 36 îles dont 20 sont habitées pour une population totale d’environ 1 100 habitants. Nous commençons par nous diriger vers la sauvage île Zapote, couverte d’une épaisse forêt qui sert de lieu de nidification pour une multitude d’espèces d’oiseaux locaux ou migrateurs. Puis, nous rejoignons Venada, une île longue et plate où sont installées quelques familles. Nous débarquons pour les rencontrer et comprendre leur vie basée avant tout sur l’agriculture. Une fois les récoltes achevées, ils peuvent se consacrer à une activité artistique, que ce soit la peinture de tableaux naïfs qui ont fait la renommée de Solentiname ou la sculpture du balsa, un bois tendre. D’abord dispersées, les îles se rapprochent pour former une sorte de lac intérieur aux eaux calmes. Notre bateau progresse entre des îles habitées et des îlots sauvages aux formes variées : plate, en forme de coupole ou dessinée de quelques collines. Nous débarquons sur l’île San Fernando. Installation dans un hôtel étagé sur la colline offrant une vue incomparable sur le lac et l’archipel. L’endroit a le charme des lieux perdus dans son écrin naturel de toute beauté. Après le déjeuner, nous visitons le petit musée qui présente des peintures typiques du mouvement primitiviste avant de reprendre le bateau pour gagner la proche île Mancarron. Comme sur tout l’archipel, il n’existe ni route ni véhicule et partout règne une forte sensation de bout du monde. C’est à pied que nous faisons le tour de l’île, minuscule capitale de l’archipel. Découverte de l’humble église fondée par Ernesto Cardenal, un prêtre catholique, poète et écrivain, qui convertit 12 pêcheurs de l’île avant de s’illustrer dans la défense de la révolution sandiniste puis de devenir ministre de la Culture. C’est lui qui initia la pratique des arts, perpétuée depuis de génération en génération. Balade dans le village et rencontre avec cette communauté d’artistes et artisans. Sur le chemin du retour, notre capitaine nous initiera certainement à la pêche du poisson local, appelé « sabalo ». Fin de journée libre pour se baigner ou juste savourer la beauté des lieux. Dîner sur place.